Quel que soit le minerai, la zone géographique ou la période historique, les exploitations minières se déploient en arborant des caractéristiques similaires. Ces activités partagent des marqueurs visuels communs leur attribuant une représentation triviale et archétypale comme les terrils, chevalements, galeries et mines à ciel ouvert. 
J’ai décidé de travailler avec des images d’archives d’extraction de houille française en leur ajoutant, grâce à une IA, des prothèses visuelles. Ces modifications, chargées d’universalisme et portant en elles les attributs miniers les plus essentiel créent une photographie qui les contient toutes. 
Ces prothèses sont le résultat de l’apprentissage d’un algorithme des caractéristiques visuelles à l’aide d’outils probabilistes et statistiques. L’algorithme analyse, compile et traduit les images contenues dans une base et y associe des mots correspondants. Ensuite, les images d’archives sont utilisées comme variable d’entrée dans le programme et décrites avec quelques mots seulement (ex : ’headframe, coalmining, fog’). L’algorithme crée à partir de cette simple description, ces prothèses qui se fondent avec l’image originelle. Ces prothèses - fatalement universalistes, car provenant d’une compilation statistique - sont contre toutes attentes singulières et s’éloignent de la norme. Elles abstractisent notre image d’archive réelle et concrète en lui apposant, de manière quasi incontrôlée et non reproductible, un implant ambivalent, essentiellement universel, mais visuellement singulier. C’est alors qu’en essayant de produire une image contenant toutes les autres, on se retrouve bel et bien avec une image qui n’en contient aucune ou du moins qui ne se contient qu’elle-même. 
Ce travail questionne la dépendance des outils numériques au minage tant physique que virtuel, ainsi que la création d’artefacts abstraits introduits par le numérique au regard du réel.
Tous droits réservés à Clément Montmea. Une partie des images utilisées en tant que matériel de base sont issues de la photothèque du Centre Historique Minier de Lewarde. Article écrit par Emilio Sánchez Galán. Travail réalisé dans le cadre d'un partenariat avec Paris 8. 

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